création contemplative

"Lorsqu’on examine le rôle de la méditation assise dans la perception artistique, il faut comprendre en quoi la méditation modifie le rapport au monde : comment elle change le système auditif, le système visuel et la façon de parler."

"La magie se trouve dans l’état d’esprit de l’artiste. C’est une magie de l’éveil. L’esprit de l’artiste est capable de se mettre à l’écoute d’un certain équilibre ou état d’éveil. En fait, on pourrait appeler ça l’illumination."

~ Chögyam Trungpa, Dharma & créativité.

ૐ les pratiques psycho-spirituelles intégrées à la créa-thérapie

Centre Shambhala de Paris

ૐ Samatha : la présence à "ce qui est"...

L'équilibre entre "ciel et terre"—en voie du milieu (celle que naturellement nous habitons) se conquiert par la répétition de postures psycho-physiques de "lien" entre les deux. La sentience d'un ancrage à la terre et la perception d'une psyché aérienne sont les deux pré-requis à une disposition harmonique et holistique de l'éprouvé humain. ... Le lieu où nous nous trouvons tout à la fois "rassemblé" et "déployé". A partir de là seulement nous pouvons "progresser" sur le sentier heuristique de nos expérimentations mentales (et de nos qualia).

École Occidentale de Méditation - Maison de la Méditation, Paris
Je propose donc Samatha (la méditation du "calme mental")—ou Pleine Présence, pour se poser préalablement, se pacifier et se pré-disposer à l'expérience en présence. Je propose donc Samatha pour "être présent" à son évolution mentale (agitation ou torpeur) et physique (indispositions, douleurs). Samatha pour se connaître dans notre réactivité automatique au "repos"—au repos induit, forcé. La posture physique se veut stable, digne, ouverte, vigilante : va-t-on seulement avoir "accès" à son corps—non par la seule sensation, mais par une sentience essentielle, complète ? va t-on pouvoir maintenir son attention légère au souffle à l'expire ? enfin, esprit et corps vont-il finir par se synchroniser pour une pacification globalisée ?

ૐ comment Samatha permet la connaissance de soi—en "son Soi" ?

Je rajouterai (en précisant bien que cette vue plus "éternaliste" n'est ni transmise, ni reconnue par les enseignements Shambhala) que l'enjeu psycho-spirituel de tels exercices est la reliance—la connexion tranquille, confiante et assurée qui se pose en notre "Soi" (concept jungien lié à la notion de "supra-conscient"). La nature de notre expérience se trouve guidée, infléchie par le type de "lumière spirituelle et mentale" dans laquelle on la baigne. Le but des pratiques psycho-spirituelles est de favoriser la santé, la vitalité de cette "lumière intérieure" originelle et hors du temps.
Par Samatha, notre nature véritable de Bouddha (entière, complète, imprimée en notre Soi) trouve un canal ouvert pour informer la quotidienneté de notre expérience et l'aspect spécifique de notre "création de soi"—en particulier sous l'angle de notre création "artistique", dite désormais ici : "contemplative". ...

ૐ quelles pratiques ?

Davantage de connaissance de soi—et des processus psychiques en général, davantage d'assurance dans la guidance personnelle qui nous est réservée en la Nature de Bouddha particulière de notre esprit, tels sont les fruits d'une assiduité au sein de ces "sadanas" (disciplines)—auxquelles quotidiennement on "s'adonne". ...

— la méditation de "pleine présence" ou Samatha
> pratique quotidienne pour s'apaiser / se maîtriser émotionnellement et, sans jugement, connaître la nature, la qualité de son propre esprit ;
> pour se préparer à entrer dans la "méditation en action"—au fil du temps vivant et des occupations de la journée ;
> pour se relier à sa nature transcendantale—son Soi supra-conscient, sa part originelle de grande "lumière"—qui en toutes circonstances nous "éclaire".

— les méditations réparatrices
> pratique de guérison spirituelle / 5 "trames" thématiques > problèmes personnels, de couple, crises existentielles, conflits familiaux, difficultés professionnelles ;
> des méditations "libératrices"—qui apaisent et ouvrent le coeur et la présence en fonction ... des "douleurs" que l'on éprouve, des problématiques, noeuds et "souffrances" qui temporairement, nous habitent, voire nous hantent ;
> accompagnés, nous pouvons "faire le pas" et nous "livrer", nous abandonner à notre part spirituelle—consciente et aimante. ...

— la mantra-thérapie
> pratique d'imprégnation spirituelle (en japa—répétition psalmodiée de courts textes sacrés) ;

ૐ l'entrecroisement des 2 axes de la "création de soi"

Shambhala Art
L'attention directe portée à "ce qui est" (axe horizontal) et le découvrement du Soi (axe vertical) sont les deux directions, ou tensions, au sein desquelles le sujet-créateur se définit et active sa matrice fluctuante "corps-souffle-esprit" ("corps-coeur-conscience").

Samatha indéniablement permet l'ancrage nécessaire et suffisant dans "le corps de ce qui est" (le nôtre et celui des situations telles que nous les percevons) pour pouvoir "relationner avec". Une fois que nous nous sentons d'interagir avec ce que nous appréhendons comme "résonnant" en nous, nous pouvons nous lancer dans la création d'un point de vue relationnel. ... Et "jouer" avec ce qui est comme c'est.

Une fois le contact établi avec le support, quel qu'il soit, nous pouvons tenter de manipuler les dimensions, sans même tout à fait "réfléchir" à ce que nous faisons : la forme épouse la forme, s'emboîte dans le tout, et donne naissance à un ensemble holistique souvent tellement plus signifiant que les différents gestes auxquels on a eu recours pour 'acter' quelque chose dedans. ...

Ainsi, pour moi, l'inconscient se découvre—sans qu'on le veuille, qu'on le cherche ou qu'on l'espère même... à notre insu total, dans la logique totalement opaque des replis de notre gestuelle automatique.

Nous pouvons alors (p)oser un mot sur ce dévoilement de l'inconscient : l'accès au Soi (ou supra-conscient).

En fait, plus nous atterrissons dans le réel des relations, plus nous nous activons, plus nous courrons deux risques (l'un névrotique et le l'autre éveillé) :
  1. celui de "se perdre" et de s'engluer dans le cocon systématique du penser et du faire à tout va ; celui de mentaliser à perte dans des constructions dénuées de réalité (les ruminations, les fantasmes, les projections,...) ; celui de se surentraîner dans des rythmes psycho-physiologiques durcis et stériles (dépendances diverses, TOCs,...) ;
  2. celui de "se trouver" et de se sortir du cocon—à condition que l'on exerce sa présence-témoin de manière très constante et fine sur tous les contenus actifs de notre vie, avec la conviction que la richesse de la réalité est une opportunité de connaissance de soi dans la Création, et d'appréhension de la Création tout court ;
La reliance au Soi, à notre dimension psycho-énergétique spirituelle—une fois connue de nous et appropriée, nous permet d'entrer dans la confiance de la complexité de "ce qui est" et qui nous échappe pour part. Cette reliance—activée dans "le faire" aussi, et non pas dans la seule méditation-contemplation, permet aux choses de notre vie dans un premier temps de se réveiller, puis de se placer et enfin de s'éveiller réellement. ... Il y a alors descente de lumière dans l'incarnation et possibilité "d'évolution" (dans le sens de la Grande Evolution de la vie et des espèces). ...

ૐ le "créer contemplatif" : quelles pratiques ?

—l'art-thérapie
L'Art-Thérapie investit divers supports (dessin > primitif, automatique, "à l'envers", coloriage ; peinture > alchimique, avec les doigts, mandala talismanique ; collage ; modelage > pâte à modeler, argile ; écriture > avec "l'autre main", avec les deux mains ; chant > vocalises, sons spontanés ; expression corporelle ; ...) non pour produire une oeuvre (d'art), mais pour permettre l'expression et l'harmonisation de certaines facettes inconscientes de la psyché humaine—notamment celles inaccessibles par la parole. L'Art-Thérapie révèle les "non-dits" et convient particulièrement aux personnes ayant subi un choc émotionnel. Elle développe les qualités du cerveau droit (l'intuition, l'initiative, les ressources créatrices, la sensibilité, la spontanéité, la capacité de liberté, ...) pour mieux faire face aux situations variées de la vie.
La pratique de l'Art-Thérapie jalonnera votre parcours de "repères"-amis, et par conséquent vous amènera à puissamment développer votre identité profonde, et ainsi la connaissance et la confiance en vous-même—la contenance émotionnelle dans des contextes de jugement par autrui. Par la création, vous deviendrez plus assuré de vous-même et autonome—moins "suggestible". Vous n'aurez plus peur d'affirmer et d'argumenter selon votre propre point-de-vue, depuis votre propre "noyau" de sensibilité.
dessins automatiques (akmi, 2017-19) • crayons de couleurs, feutres divers, crayons de cire et pastels secs

ex : chromo-thérapie "bleue"
—la chromo-thérapie symbolique
Les couleurs sont les "miroirs résonnants" de nos qualia : elles catégorisent et induisent les états / niveaux vibratoires de notre mental à notre sentience. Nos "mondes intérieurs" en sont emplis. En leur pureté, nous pouvons nous relier aux forces vives et lumineuses de l'être archétypal profond en soi—notre Soi. En cela, elles sont une opportunité de guérison psycho-somatique holistique. Leur pratique psycho-spirituelle permet de développer consciemment de nouvelles références internes et peut-être un nouveau sens de la vie et de l'humain.
Ici vous mettrez en oeuvre la symbolique des couleurs (primaires, secondaires et tertiaires) pour mettre en mouvement votre inconscient et le raccorder aux "qualia" sensitifs et perceptifs fondamentaux.
La séance de soin est basée sur la peinture et sur l'entretien verbal ; sur l'immersion colorée, la symbolisation guérisseuse, l'utilisation de mots de pouvoir et de pensées-semences, ainsi que la visualisation réparatrice.

—la mandala-thérapie
mandalas 3 couleurs symboliques  primaires ( akmi )
Pratique créatrice contemplative, le "mandala" est entre autre un héritage du Tibet, mais se retrouve aussi dans toutes les traditions—sous différents noms (cf. "rosaces" des cathédrales). Le mandala est la formalisation holistique—organisée, hiérarchisée, harmonisée—d'un ensemble donné. Il est géométriquement centré. Il est support de méditation et de focalisation (concentration, stabilité).
Le mandala symbolise à la fois l'ordre cosmique universel et l'ordre interne de la psyché humaine. Lorsque l'on pratique la peinture du mandala, on "se pratique" soi-même en tant qu'entité psycho-spirituelle auto-organisée.
mandalas 3 couleurs symboliques secondaires ( akmi )
Ce que l'on forme logiquement—et instinctivement, sur le papier (les traits et les couleurs de remplissage) est à l'image de l'internalisation existante de nos qualia. Ce qui est conçu et élaboré dans le mandala nous ressemble et nous clarifie en même temps. C'est un espace de projection de soi, et de son rapport à l'extérieur de soi—les autres.
Si l'on fait progresser l'image dans une direction donnée (selon un modèle par exemple pré-conçu et imposé), le fait de prendre le temps de la réaliser imprégnera notre psyché et modèlera nos "impressions" particulières et notre vision d'ensemble.
Cette pratique—imprégnée de patience et de persévérance, à la longue forge nos capacités intégratives—quel que soit le contexte donné. Elle nous aide à mieux "gérer nos énergies" (émotionnelles et psychiques), et à nous restructurer intérieurement de façon riche et harmonieuse.
mandalas acrylique
travaux divers

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